Le Blason
Créé en 2009, un blason récent permet de résumer le patrimoine identitaire local. La commune est essentiellement composée de deux villages : Mouret et Le Grand Mas. Le premier est représenté par la partie basse de l’écu et le second par le chef. Le bourg de Mouret était autrefois le siège d’une importante coseigneurie où se sont successivement dressées quatre châteaux. C’est ce qui explique la coupure en écartelé et la tour qui touche les quatre cantons (carrés) ici créés.
- Le château de la Servayrie dont les armoiries sont ”des gueules à la tour maçonnée d’argent” est représenté par le premier canton de gueule.
- Le Castel-viel nous venant du mot latin ”more” qui désigne une personne à la peau foncée, représenté par le second canton de couleur sable (noir)
- La tour de Reilhac dont les armoiries sont ‘palé de gueules et d’or de six pièces’ figurant sur le troisième canton.
- Le château Mage dont les armoiries sont ”écartelées au 1 et 4 de gueules à la tour d’argent, au 2 et 3 d’azur à trois bandes d’or”, représenté par le quatrième canton de gueule.
La croix de malte sur la tour indique qu’il y avait une commanderie de templiers.
Les flocons de neige et les têtes de brebis traduisent le nom de Saint Jean le Froid. Les brebis indiquent également la présence d’élevage ovin principalement sur le secteur du Grand Mas. La couronne des tours, dite murale, est le symbole indiquant qu’il s’agit d’un blason de village.
Les ornements représentent de la vigne qui produit ici un vin.
Les Enfarinés
Les ”Enfarinés” sont ces catholiques qui, par fidélité à l’Eglise d’avant la Révolution devinrent schismatiques. ”Enfarinés” parce qu’ils se poudraient de farine les cheveux qu’ils avaient longs et noués en catogan. On les appelait aussi ”Illuminés” ou ”Bartassièrs”, soit parce qu’ils se déplaçaient en longeant les haies, soit par référence à l’un des leurs, l’abbé Barthes.
Un peu d’histoire
Le 12 juillet 1790, l’Assemblée Constituante vote la Constitution civile du clergé : les évêques ne sont plus nommés par le pape et deviennent fonctionnaires. Pie VI condamne cette réforme ce qui provoque un schisme prêtres constitutionnels/prêtres réfractaires.
Le 15 juillet 1801 c’est la signature du Concordat par les représentants du pape et de Bonaparte : le chef de l’état a le droit de nommer les évêques auxquels le pape accorde l’institution canonique.
C’est en 1801 que prend naissance ce qui s’appellera La Petite Eglise qui regroupe les évêques, les prêtres et les fidèles qui refusent le Concordat. En Aveyron, l’évêque de Rodez, Seignelay Colbert de Castlehill, se réfugie en Angleterre. La Capelle Mouret, Sénepjac, Mousset, Muret, Pruines, Villecomtal sont parmi les paroisses les plus réfractaires.
De véritables militants
Les abbés Delhom, originaire de Thérondels, et Régis, originaire de Villecomtal, tous deux vicaires de Sénepjac, mais aussi l’abbé Burguière, originaire du Fanc, en furent les principaux soutiens.
L’abbé Delhom célébrait les offices dans une grange du Taulan. Il donnait beaucoup de solennité aux célébrations auxquelles des centaines de fidèles se pressaient. Y venait, depuis La Bécarie de Cassaniouse, une famille d’Enfarinés restée fidèle à La Petite Eglise jusqu’en 1911. L’abbé Delhom est mort en 1833 et enterré, en présence d’une foule immense, dans le cimetière de Sénepjac.
L’abbé Régis trouva refuge au château de La Guizardie en qualité de chapelain puis de régisseur du domaine. Il disait la messe dans l’ancienne tuilerie de Villecomtal (près du stade actuel) ou sur une table de cheminée de la maison de son neveu notaire, rue droite. Il mourut (accident de chasse) en 1835 et fut enterré dans le cimetière de Servières. L’abbé Burguières célébrait la messe dans sa maison natale. Après le décès de leurs pasteurs, les Enfarinés continuèrent à se regrouper, allant même chercher des hosties consacrées en Vendée, deux jeunes filles allèrent faire leur première communion à Vendôme. Petit à petit les survivants se soumirent, même si le souvenir restait prégnant : dans les années 50, une grand-mère de la paroisse de Mousset ne déclarait-elle pas, sur son lit de mort, ”Soi enfarinada”?
Les maires de Mouret
CALVET Antoine 1792 – 1795 | SALES Mathieu 1795 – 1798 | De CAMBOULAS Gaspard 1798 – 1799 |
PASSELAC Jean-Antoine 1799 – 1814 | BRUGUIERE Augustin 1814 – 1815 | De CAMBOULAS Gaspard 1815 – 1830 |
CALVET Marc (fils) 1830 – 1862 | FOULQUIER Amans 1862 – 1884 | AUREJAC Antoine 1884 – 1896 |
DEBAURS Joseph 1896 – 1912 | ROMIEU Pierre 1912 – 1921 | FOULQUIER Pierre-Jean 1921 – 1923 |
BORIES Antoine 1923 – 1924 | LESTRADE Henri 1924 – 1925 | COMBETTES François 1925 – 1928 |
AUREJAC Adrien 1928 – 1929 | BONHOURE Henri 1929 – 1944 | COMBETTES Edouard 1944 – 1959 |
COSTES Edouard 1959 – 1971 | COSTES Jean 1971 – 2001 | ISSALYS Gabriel 2001 – |